我在一个法国家庭过了新年,让我走出了9平方米的小屋”

发布时间:2025-09-01 08:31:41

« J’ai fait le Nouvel An dans une famille française, ça m’a permis de sortir de mes 9 mètres carrés »

“我在一个法国家庭过了新年,让我走出了9平方米的小屋”




 背景导读

« Première fois » : récit de moments charnières autour du passage à l’âge adulte. Cette semaine, Mohammed, 30 ans, raconte comment, après avoir quitté le Bénin pour faire ses études, il a fêté le Nouvel An avec une famille française.


《第一次》:关于成长过程中关键时刻的故事。本周,30 岁的 Mohammed 讲述了自己离开贝宁求学后,如何在一个法国家庭里度过新年。


II. 阅前思考

1.文化适应与归属感

当一个人从自己熟悉的文化环境来到一个完全陌生的国家,尤其是在节日期间,他可能会遇到哪些挑战?如何克服这些挑战?

2.留学生的经济与职业困境

对于一名国际学生来说,在国外完成高等教育的主要经济障碍是什么?外国学生在求职时可能会面临哪些额外的困难?

3.社会关系与心理适应

重新建立社交圈是融入新环境的重要部分。年龄、文化背景、经济状况等因素会如何影响一个人在新环境中交朋友的难易程度?


词汇及表达

moments charnières (n. m. pl.)

• 含义:关键时刻,转折点。

• 解释:指人生或历史发展中的重要节点,这些时刻通常决定了未来的方向或带来了重大变化。在个人经历中,它可以指成长、职业、感情等方面的重要转折点;在历史或社会背景下,则可能涉及政治、科技或文化的重大变革。

• 例如:

L’entrée à l’université et le premier emploi sont souvent des moments charnières dans la vie d’une personne.

(进入大学和第一份工作通常是人生中的关键时刻。)



« J’ai fait le Nouvel An dans une famille française, ça m’a permis de sortir de mes 9 mètres carrés »


« Première fois » : récit de moments charnières autour du passage à l’âge adulte. Cette semaine, Mohammed, 30 ans, raconte comment, après avoir quitté le Bénin pour faire ses études, il a fêté le Nouvel An avec une famille française.


La première fois que je me suis retrouvé seul pour les fêtes, c’était il y a deux ans, quand je suis arrivé en France pour mes études. Chez moi, au Bénin, à Porto-Novo, je fête toujours le Nouvel An chez celui qui a la plus grande maison d’Agbokou, un quartier du nord de la capitale. Tout le monde est invité : la famille, les amis, tout le quartier. Alors, quand je suis arrivé en France pour faire un master en management du sport et que je me suis retrouvé face à moi-même le dernier jour de l’année 2022, ça m’a mis un coup. Je n’avais plus aucun repère. Au Bénin, j’étais diplômé de deux masters et enseignant doctorant à seulement 25 ans. Lorsque je suis arrivé en France, je n’étais plus personne.


Mais l’année dernière, grâce à l’association Studhelp qui m’a mis en contact avec des particuliers pour m’aider financièrement, j’ai fait le Nouvel An dans une famille française, ça m’a permis de sortir de mes 9 mètres carrés. On a fait la cuisine tous ensemble : moi, les parents et leurs deux enfants. Chacun avait une mission. La mère est allée faire les courses. L’un des enfants était chargé de cuisiner le riz tandis que le père coupait les légumes. L’autre enfant a dressé la table. Moi, je me suis occupé de la cuisson de la viande. Ça m’a permis de me sentir utile, j’avais peur d’être de trop, d’arriver chez eux et de mettre les pieds sous la table.


Ce qui m’a touché, c’est que la famille m’a vraiment fait confiance, elle m’a laissé entrer dans son intimité. Qui plus est, ils se sont adaptés à mon régime alimentaire. J’ai l’habitude des plats épicés sauf que ce n’est pas très populaire en France. Mais la famille a quand même préparé en mon honneur une sauce au piment pour accompagner le riz.


« Je n’arrivais pas à me faire des amis »

On a beaucoup discuté. Le père m’a fait remarquer que je faisais beaucoup plus jeune que mon âge ; je vais sur mes 31 ans, mais tout le monde pense que j’en ai dix de moins. Ça m’a rappelé une anecdote que j’ai racontée à table : lors d’un match que j’arbitrais en ligue professionnelle de basket au Bénin, le coach de l’équipe perdante est arrivé en colère à la table des officiels : « Comment ça se fait que le match soit géré par un arbitre de 18 ans ? », s’est-il exclamé. J’avais 27 ans à l’époque. Après mon récit, la famille française a rigolé. On était bien. Le père m’a même donné 150 euros pour que je puisse me faire plaisir pour la nouvelle année qui commençait.


Je crois que je n’avais jamais vraiment compris le sens du mot solitude avant d’arriver en France. Recommencer des études à 28 ans alors qu’on a été enseignant par le passé, ce n’est déjà pas facile. Mais le faire dans un autre pays, c’est encore plus dur. J’ai mis du temps à comprendre les codes du système éducatif français. Quand je suis arrivé dans l’école de commerce où je m’étais inscrit à Paris, les professeurs demandaient aux étudiants de les tutoyer, les élèves utilisaient leur téléphone en cours… Je n’avais jamais vu ça de ma vie.


Et puis, je n’arrivais pas à me faire des amis. Mes camarades étaient beaucoup plus jeunes que moi, nous n’étions pas sur la même longueur d’onde. Ayant obtenu mon bac à 16 ans, j’ai toujours été habitué à être le plus jeune de ma classe.


L’argent a tout de suite été un problème. L’école coûtait 10 000 euros par an. Avec mon statut d’étudiant étranger, je ne pouvais pas faire d’alternance durant ma première année de master. Alors, pour payer les frais de scolarité exorbitants, j’ai pris un job à la poissonnerie d’Auchan à côté de chez moi. Quand je l’ai annoncé à ma famille, ils se sont gentiment moqués de moi : « Un docteur qui vend du poisson, on aura tout vu. » J’en rigolais avec eux, heureusement, mais avec ce rythme et le stress que ça me provoquait, je n’allais vraiment pas bien, je tombais malade tous les trois mois.


« Engagé en tant que chargé de partenariats »

Pour échapper à la solitude, je me suis rapidement investi dans l’association Studhelp que j’ai découverte grâce à un professeur de mon école. Pour me remercier de mon investissement, l’association m’a permis de lancer le coup d’envoi d’un match PSG-Metz en décembre 2023. J’ai fait toute ma carrière professionnelle dans le milieu sportif, alors c’était un peu comme un rêve de gosse qui se réalise enfin. D’autant plus que ce jour-là, c’était l’anniversaire de Kylian Mbappé. Je lui ai serré la main et je suis allé fêter l’événement dans les vestiaires avec l’équipe. C’était fou.


En deuxième année de master, j’ai postulé pour des alternances et mon CV a retenu l’attention de la fondation du club de football parisien qui m’a engagé en tant que chargé de partenariats. J’étais tellement fier. Pendant un an, j’ai essayé de développer les liens entre des étudiants précaires et la fondation. Chaque année, l’institution reçoit 300 jeunes en situation difficile pour des journées solidaires.


J’ai finalement obtenu mon diplôme en management sportif à la rentrée de septembre 2024. Je suis actuellement en recherche d’emploi. Mais c’est très dur de trouver car mon titre de séjour étudiant me restreint à vingt heures de travail par semaine. Les entreprises qui souhaitent recruter un étudiant étranger doivent payer une taxe supplémentaire pour toute demande d’un visa de travail auprès de la préfecture. Je n’arrête pas de me prendre des refus à cause de ça. J’ai donc repris à temps partiel le job à la poissonnerie d’Auchan. Actuellement, je vis avec 700 euros par mois dans mon logement social que je partage avec trois autres colocataires.


J’espère trouver un CDI rapidement. Et puis ma femme m’a rejoint depuis quatre mois en France. Nous nous sommes rencontrés au Bénin il y a plusieurs années. Elle était restée là-bas, mais après notre mariage en août 2024, elle a décidé de continuer ses études à Lyon pour se rapprocher de moi. Cette année, je fêterai le Nouvel An avec elle. Rien que tous les deux, en amoureux.



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